Vous êtes avocat, et vous souhaitez développer votre intelligence émotionnelle.
Voici 5 étapes recommandées par notre experte Mélanie Parnot, avocate, Directrice de Droit Quotidiens Legal Tech, Présidente de l’Incubateur du Barreau de Montpellier et co Présidente du Réseau National des Incubateurs de Barreaux. En plus du cours qu’elle donne, elle a livré quelques outils et conseils à suivre.
- Comprendre ce qu’est l’intelligence émotionnelle
C’est une première étape de conscientisation du processus émotionnel que chacun vit, qui n’est pas négligeable et qui a un certain impact.
- Se documenter
Il faut lire le plus de livres possibles sur le sujet, ou des vidéos, pour approfondir les sujets qui vous touchent le plus. Cela permet d’emmagasiner pas mal d’informations.
Plus on comprend comment cela fonctionne au niveau neuroscientifique, mieux on arrive à l’utiliser.
- La méditation
C’est un outil très utile, pratiqué chaque jour depuis 7 ans par notre experte, et c’est le socle sur lequel elle s’appuie pour le développement de son intelligence émotionnelle. D’autant plus quand on a un trouble attentionnel, mais même pour ceux qui n’en n’ont pas, ça aide vraiment, parce que le socle de l’intelligence émotionnelle, c’est l’humeur, et la méditation construit une humeur assez solide et apaisée.
La méditation permet aussi de conscientiser plus facilement ses émotions, et de les accepter. Parce que pour travailler avec ses émotions, il faut les accepter, et tant qu’on est dans une logique de rejet de ses émotions, on aura du mal à travailler avec.
C’est donc une étape fondamentale pour pouvoir être ouvert à ce processus physiologique.
Les gens doivent se rendre compte que la méditation, ce n’est pas aussi compliqué qu’ils le croient, c’est une sorte d’aller-retour entre essayer d’arrêter de penser et penser.
- La communication non-violente
C’est un outil très puissant, parce qu’il s’appuie sur les émotions pour améliorer aussi bien la relation avec soi-même qu’avec les autres.
Cela nécessite de faire des formations complémentaires, et il est intéressant de comprendre le lien entre l’intelligence émotionnelle et la méditation, et entre l’intelligence émotionnelle et la communication non-violente.
- Ne pas mettre de côté toutes les activités non-professionnelles non valorisées mais essentielles
Il s’agit notamment du sport, la musique, toutes les activités artistiques en général. Il se passe des choses incroyables dans nos cerveaux quand on pratique ces activités, et malheureusement on cesse de les pratiquer quand on est professionnels, et de nombreux avocats travaillent tellement qu’ils ne prennent pas assez de temps pour ces activités.
Le sport notamment, a une capacité incroyable d’amélioration de notre humeur, de notre volonté, de notre enthousiasme, c’est donc un outil exceptionnel. Tout comme les activités artistiques, la musique, déjà l’écouter, mais aussi le pratiquer.
Vous préférez l’audio ? Ecoutez le podcast dans son intégralité.
L’avis de l’expert :
Question : Est-ce que tu as vu des nouvelles tendances, en cabinets d’avocats, qui ont une démarche atypique ?
Réponse : De mon point de vue, ce qui va émerger, ce sont des cabinets d’avocats d’un nouveau genre, qui vont intégrer à la fois le numérique, et une importante pluridisciplinarité. Parce que le droit ne se rencontre pas seul, de manière isolée. Il se rencontre en général avec des problématiques complémentaires.
Ceci n’est pas nouveau, mais de plus en plus dans les prochaines années, les problèmes seront traités de manière pluridisciplinaires, et je pense qu’il y a des cabinets d’avocats qui vont émerger et se structurer pour intégrer ces compétences en interne, et construire des outils numériques vraiment adaptés.
Donc je pense que dans 10 ans, on verra des cabinets d’avocats un peu particuliers, par exemple des cabinets en droit du travail, qui intégreront peut-être des psychologues en interne, ou différentes autres compétences, qui seront pertinentes au regard de la problématique, comme dans une startup, afin d’offrir des prestations de plus haute qualité.
Question : Tu aurais une autre prédiction, sur le marché du droit, que tu vois émerger ?
Réponse : Alors oui, en lien avec mon projet, je pense que dans les 10 prochaines années, j’espère qu’il y aura une importante amélioration de l’accès au droit pour les personnes les plus démunies.
Je pense que le secteur social et médico-social va de plus en plus s’intéresser au sujet de la legaltech, pour l’intégrer et permettre aux plus défavorisés de pouvoir accéder au droit facilement, grâce à ces outils de la legaltech.
Il y a déjà des initiatives, et je pense qu’il y en aura de plus en plus, parce que sur des sujets juridiques complexes, il faut absolument les modéliser pour les mettre à disposition du plus grand nombre qui ne peut pas rencontrer les professionnels du droit, et qui pourront vraiment bénéficier d’un progrès social important au travers des travailleurs sociaux, qui eux pourront leur proposer ces outils directement.
L’avocat n’aura pas sa place là-dedans, mais il y a un océan de justiciables qui ne peut pas aller voir un avocat, donc ces outils devront leur être proposés par le biais des travailleurs sociaux, qui sont sur le terrain.